jeudi 1 mai 2014

Le Ruisseau, une belle et charmante histoire

Ce chapitre, conçu avec l’étroite collaboration de mon frère et ami Rachid SEBA, est dédié à tous mes amis du Ruisseau.
Ces photos accompagnées d’une interprétation et d’une mélodie musicale, peuvent être soumises à des droits d’auteur.

1.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -I-    
                                                                                                               Photo prise le 02/01/2014


Après avoir été relâché, Cervantès regagna l’Espagne, et devint un familier de la cour.
Il se consacra aussitôt à l’écriture, et aux divertissements des sujets de sa Majesté (bouffon, fou du roi …) par lesquels il tourna en dérision les pratiques barbares de ses tortionnaires. Cervantès obtint les bonnes grâces du roi Philippe III, et passera sa vie à égayer les favoris du palais royal …


2.     LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -II-  
Photo prise le 02/01/2014




Par ses railleries et ses sarcasmes, Cervantès, le souffre-douleur, ne faisait qu’exalter cette fibre fragile, qu’il portait en lui, et qui le poursuivait partout, au point d’en faire de lui un ridicule.C’est, et surtout un véritable échappatoire, auquel Cervantès se livrait sans cesse…

3.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -III- 
Photo prise le 02/01/2014


Un exutoire qui lui permettait de se débarrasser, d’une part, de cette vision cauchemardesque, qu’il entretenait dans sa chair, et dans sa tête, et qui le rongeait profondément. Perpétuelle cadence infernale dont il éprouvait, par ailleurs, une vive exultation. C’est aussi, une certaine façon pour lui, de savourer une revanche, une revanche royale…
« Un grand remerciement à ces messieurs de la Ville d’Alger, qui ont bien voulu nous ouvrir grands les portes, lors de notre arrivée. »

4.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -IV-
Photo prise le 02/01/2014


Contrairement à ce qui se dit, Cervantès ne s’est ni enfui, ni évadé, ni échappé, Cervantès, sera tout simplement délaissé, et livré à son triste sort. On laissera choir Cervantès, après plus de 5 années de semi captivité, et on s’apprête, cette fois, à prendre possession d’une marchandise plus « fraîche » et nouvellement débarquée…

5.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -V-  
Photo prise le 02/01/2014


La grotte Cervantès sera barricadée, et barreaudée, afin qu’elle ne devienne un foyer de dealers.
Séquestré, et poussé aux travaux forcés, Cervantès, subira les pires sévices inhumains. Ce chevalier servant, qui fut privé de l’usage d’un bras dans la bataille de Lépante, y perdit également ce qu’il a de plus cher dans son honneur de jeune homme. Selon certains historiens, aucune partie de son corps, ne fut épargné.
Cervantès, dont le sort semble s’acharner sur lui, « n’est pas prêt de sortir de l’auberge », encore moins de « l’auberge espagnole » ….

6.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA- LE RUISSEAU -VI- 
Photo prise le 02/01/2014


Un assemblage d’éléments d’échafaudage, fortement scellé par des vérins, et qui continue toujours de hanter la grotte Cervantès. Une image lugubre que Cervantès « n’est pas prêt » d’effacer de sa mémoire.
Légèrement plus bas, le quartier du Hamma, le collège Guéprate, le fameux souk de Laâquiba ou « la petite pente », le cinéma Shéhérazade, et le collège Caussemille qui domine la grande artère de Lyon

7.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA-LE RUISSEAU-VII- 
Photo prise le 02/01/2014


Alger portait, il y’a près de 350 ans, le nom de Djidjerri. Près d’un demi-siècle, après la mort de Cervantès, des vaisseaux de guerre français, quittaient la rade de Toulon, pour rejoindre le corps expéditionnaire stationné à Djidjerri.
Plusieurs autres tentatives de débarquement naval, entreprises sous divers commandements militaires eurent lieu, sous le règne de Louis XIV, dont la tristement célèbre expédition, demeure celle du capitaine de corvette de Verdi.
On remarque sur la photo, une stèle commémorative érigée à la mémoire de Cervantès, et qui retrace le dur parcours de ce chevalier d’honneur.
8.      LA GROTTE CERVANTES DU HAMMA-LE RUISSEAU-VIII-
Photo prise le 02/01/2014


Elle donnera beaucoup plus tard, son nom à ce vieux quartier populaire, situé sur les hauteurs de Belcourt, appelé familièrement le bd Cervantès. Légèrement plus haut, les cités arabes, qui connaîtront les premières manifestations anti-coloniales du 11 décembre 1961.
Diar-es-saâda*, Diar-el-mahçoul, Diar Echems, le Confort, avoisineront les villas cossues de la Redoute, du Golf, et les banlieues chics d’Alger.
Les deux communautés se rapprochent en douceur, et se font même la bise le matin.
Sur les hauteurs, non visibles sur la photo, le makam echahid ou le sanctuaire du martyr. Un mémorial commémoratif, qui piétinera le sol du Hamma, et empiètera sur les plates-bandes de l’arboretum du jardin d’essais, et posera même les jalons d’une nouvelle ligne de démarcation.
L’édification de ce monument, en cet endroit, marquera le déplacement du tissu urbain du centre ville d’Alger, et son repli vers la zone sud du pays.
C’est sur ces montagnes aux douces inclinaisons, qui abritèrent jadis une forteresse et qui portera beaucoup plus tard l’appellation de Fort des arcades, que la flotte de Charles Quint fut combattue, en 1541, lors d’une tentative de débarquement avortée sur les rivages des Sablettes.
Un tendre regard sur la merveilleuse baie d’Alger, avant de quitter une dernière fois, la grotte Cervantès.

DIAR-ES-SAÂDA : Un foyer d’immeubles à forte concentration arabe, œuvre du célèbre architecte Fernand Pouillon.

9.      LE JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA - LE RUISSEAU -I-           
photo prise le 02/01/2014


Longtemps jeté aux oubliettes, le merveilleux jardin d’essais du Hamma, donne cette fois, l’impression de renaître de ses cendres. Il connaîtra un bel épanouissement, grâce à l’heureux concours de Mr Delanoë, actuel maire de Paris, et de Mme Chirac, épouse du l’ex Chef de l’Etat français, et à l’excellente initiative lancée par les amis de l’association « sauvons le jardin d’essais ».
Naguère, la flore et la faune se disputaient amoureusement le charme de ce beau jardin, où le culte du beau style, seul maître, semble l’emporter de loin.

10.      LE JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA - LE RUISSEAU -II-        
  photo prise le 02/01/2014


On parlera de cette variété de plantes, de différentes espèces, et d’une extrême rareté, ramenée de l’Amérique du Sud, et à prix d’or, il y’a près de 30 ans, et qui ne verra jamais le sol du jardin d’essais du Hamma.
On évoquera également, en ces années 1980, le manque de vétérinaires animalier, de spécialistes de la flore, de techniciens jardiniers de la plante végétale, et comme toujours, et à chaque fois, d’un manque de … budget.








Sur les routes du Ruisseau 2

11.      LE JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA - LE RUISSEAU -III- 
photo prise le 02/01/2014



Privé de fonds financiers mais doté d’une équipe capable de prendre les choses en main, le jardin d’essais devra attendre tout de même le feu vert du chef de l’Etat, pour que ce dernier daigne enfin dégager une enveloppe financière, et permettre la renaissance du jardin d’essais.
On parlera et pour toujours, du triste calvaire enduré, par les trois derniers pensionnaires de l’époque coloniale, qui affronteront et à eux seuls, le destin cruel du mal de vivre.
Claustrés dans cet univers carcéral qui leur est étranger, privés de leurs instincts de prédateurs tant redoutés, « castrés » par la bêtise humaine, et condamnés à dépérir, nos 3 compagnons n’auront jamais goûté le cloaque d'une femelle, ni connu les bienfaits d’un équilibre moral parfait.
On évoquera le cas de Cro-cro le crocodile, dont on entendra les vagissements au loin, et qui, passera sa vie, hors de lui, car privé d’une compagne. On parlera également de Victor le lion, qui, en dépit de ses rugissements féroces, passera lui aussi, sa vie loin d’une femelle. Et finalement, de Hector, le Condor des Andes ramené croit-on savoir du Pérou, via Paris, par Joseph d’Ange, en 1901, et qui, malgré ses jérémiades plaintives, ressentira toute sa vie, le manque d’une soupape de sécurité.
Hector, y perdit, hélas, un œil, faute de soins adéquats, et demeure seul enfermé dans la cage de la ménagerie. Il ne pouvait plus, compte tenu de son âge très avancé, effectuer tout comme ses semblables, le déplacement vers le parc zoologique de Ben-aknoun.
Hector y rendit l’âme, il y’a près de 5 ans, à l’âge de 110 ans.
12. L’EX ECOLE D’HORTICULTURE DU JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA – LE RUISSEAU
                                                                                                             photo prise le 02/01/2014


Ci-gît l’ex école d’horticulture du jardin d’essai du Hamma, digne fleuron de la floriculture du bassin méditerranéen.
C’est ici, derrière ce lampion, au-delà de ces grilles, que repose en paix, sous les décombres, les restes de la dépouille mortelle de l’ex école d’horticulture.
Ebranlée par les lourdes secousses telluriques du séisme du mois de mai 2003, l’ex école d’horticulture présentera, durant plus de 6 ans, les stigmates de la maladie de Parkinson dont elle décèdera avec … (fissures, crevasses, lézardes, tremblements …)
L’ex école d’horticulture, un haut fait d’armes, une vaste encyclopédie naturaliste, une riche classification végétale et botanique où viennent se greffer plantes, flores, papillons, insectes, faunes …
On croit savoir que jamais artère, n’aura été aussi belle, que le fut cette longue avenue, qui mène directement au Hamma.
Fondée en 1913, « décédée » en 2006, l’école d’horticulture n’aura vécu que 93 ans.

13.      L’INSTITUT PASTEUR DU RUISSEAU –I-                                
photo prise le 02/01/2014
A la limite d’un petit massif forestier, légèrement dissimulé derrière un pâté de vieilles maisons, à l’ombre de ce beau quartier du Mont-Fleury, l’Institut Pasteur savoure paisiblement la sérénité des vieux et des beaux jours.
Jadis, tard le soir, on y respirait le parfum des fleurs et l’odeur des essences séculaires.
Un merveilleux cadre de verdure entouré de hauts lieux paysagers et historiques …

14.      L’INSTITUT PASTEUR DU RUISSEAU -II-                                
photo prise le 02/01/2014


A l’intérieur de cette grande cour, on est séduit par le calme apaisant du cadre, où dominent vers le bas, le charme féerique du jardin d’essais et légèrement plus haut la beauté des collines verdoyantes et boisées des hauteurs du Mont-Fleury.
A deux pas, de cette voiture garée en cet endroit, se trouvait la porte d’entrée, qui menait tout droit vers la salle de soins de l’Institut Pasteur. Elle changera d’emplacement, et trouvera refuge une cinquantaine de mètres plus haut (non visible sur la photo).
L’Institut Pasteur quittera le Ruisseau, pour s’établir à Chéragas et à Delly-brahim, non sans emporter avec lui, toute sa panoplie de grand-maître (bilans, explorations …). Il ne laissera choir au Ruisseau, qu’un menu accessoire de vieux routier (vaccins, sérums, produits biologiques …).

15.      L’INSTITUT PASTEUR DU RUISSEAU –III-                               
photo prise le 02/01/2014


A l’orée d’un petit amont, cerné par une vieille végétation feuillue, se dresse le siège de l’honorable Institut Pasteur.
Un site qui appartenait jadis au Jardin d’essais, bien avant l’avènement de l’Institut Pasteur, en ce lieu.
On y accède docilement, par un long chemin, appelé jadis, rue du Dr André Laveran. Y sera érigée en cet endroit même, une station de téléphérique -partie basse- qui assure le lien avec l’autre station -partie haute- implantée, sur les hauteurs du Sanctuaire du martyr.
vieille mémoire des années 60
On parlera de ces grandes têtes d’affiche de la médecine de l’époque des années 30, membres collaborateurs à l’Institut Pasteur, titulaires d’une chaire d’enseignement à l’université d’Alger et dans la métropole, et dont les travaux de recherche médicale ont considérablement influencé la médecine de l’entre deux-guerres.

-          Ch. Achard : Professeur de clinique médicale à la faculté de médecine de Paris, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie des sciences.
-          J. Montpellier : Professeur d’anatomie pathologique à la faculté de médecine d’Alger.
-          P. Lombard : Professeur de clinique chirurgicale infantile et d’orthopédie à la faculté de médecine d’Alger.
-          J. Lebon : Professeur de thérapeutique à la faculté de médecine d’Alger, médecin des hôpitaux.
-          A. Porot : Professeur de clinique psychiatrique à la faculté de médecine d’Alger.
-          Etienne Cabanes : Professeur de clinique gynécologique à la faculté de médecine d’Alger. Chirurgien des hôpitaux.
-          H. Bonnin : Professeur de médecine coloniale et clinique des maladies exotiques.
-          Le Roy Des Barres : Directeur de l’école de médecine d’Hanoï.
-          Remlinger : Directeur de l’Institut Pasteur de Tanger.
-          M. Blanchard : Médecin-général, Inspecteur général du service de santé des colonies.
-          E. Gobert : Directeur de l’Hygiène et de la Santé publique en Tunisie.
-          L. F. Duguet : Médecin-général, Professeur à l’hôpital du Val-de-Grâce. Inspecteur général du Conseil sanitaire maritime et quarantenaire d’Egypte.
-          R. Leriche : Professeur à la faculté de médecine de Strasbourg.
-          Fontoynont : Ancien directeur de l’Ecole de médecine de Tananarive.
A. Desgrez : Professeur à la faculté de Paris, membre de l’Institut et de l’Académie de médecine.

16.      LES EX LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -I-    
 photo prise le 02/01/2014


Tout le charme d’une maison de notable chargée d’une vieille mémoire, qui ressurgit cette fois, pour nous raconter la légende inachevée de la saga des Dalalande.
Un pavillon de style classique, pur modèle des années 20, oubliée à la lisière de la forêt Messoussi, où subsistaient naguère, la douceur de vivre et la sérénité des beaux jours.
Les laboratoires Delalande seront absorbés par l’Institut Pasteur Algérie, qui en fit un centre médical de soins et d’analyses pour tuberculeux.
Son emplacement, ici, en cet endroit, lui confère une très belle vue, sur une légère partie de l’artère de Polignac, actuelle rue des fusillés du 17 mai 1957
Vieille mémoire des années 60.


17.      LES EX LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -II-    
 photo prise le 02/01/2014


C’est ici, en ce lieu, qu’officiaient, celles que l’on appelait les « 3D ». Fallait-il dire, Dames, Demoiselles, ou Delalande ?il s’agit en fait, de belles, très belles demoiselles, à l’allure très classique, qui exerçaient en qualité de spécialistes en analyses biologiques, de préparatrices en pharmacie, de laborantines … dans les ex laboratoires Delalande
vieille mémoire des années 60.


18.      LES EX LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -III-  
  photo prise le 02/01/2014


Très belles, très charmantes, et très élégantes avec toute la classe et la grâce féminines, que l’on reconnaît aux femmes de l’époque, les « 3D » incarnaient merveilleusement le type de femmes distinguées que l’on voyait, dans les années 60, dans les films d’Alfred Hitchcock. Il est vrai, que lorsqu’elles empruntaient le Ruisseau, de l’arrêt du bus, qui fait face à CAUVIN-YVOSE, au carrefour de Polignac, les ruisséens observaient cinq minutes de silence, lors de leur passage, par respect à la beauté et au charme féminins.
On remarque sur la photo, la présence d’un véhicule transporteur garé non loin du marché des œuvres d’art de l’Oued-Kniss, et qui demeure dans l’attente d’obtenir les bonnes grâces d’un client.
Cette haie de cornières métalliques placée derrière la Maison Ricard, est destinée à protéger les plates-bandes des magasins de l’ex usine Blanc ou SO.NA.CO.ME démolie, il y’a près de 3 ans.
vieille mémoire des années 60.

QUI SONT LES 3D ?
Le soir, à sa sortie du  travail, cette dame qui habitait Belcourt, se rendait souvent vers la pharmacie* ex Bachir Thaminy, pour y prendre notes et conseils auprès de ce monsieur, de teint brun, pharmacien vendeur, hautement qualifié dans le domaine pharmaceutique, et lui-même originaire de Belcourt .
Une taille moyenne, un corps assez fort, et visiblement bien enveloppé dans un tailleur strict et bien coupé, des cheveux noirs corbeaux fortement noués en arrière en forme d’une queue  de cheval, coiffure fort appréciée à cette époque, font apparaître  le visage pur et éclatant d’une femme du monde.
Des souliers à talons noirs qui résonnent fortement sur le sol, comme pour y laisser des traces sur son passage, et attester de sa présence. Une légère note de parfum qu’elle laisse traîner derrière elle, et qui vous coupe le souffle marquent l’envie forte chez cette femme de caractère de vouloir percer haut et fort.
Un style Delalande, où recherche médicale rime avec élégance.

PHARMACIE : il s’agit de l’ex officine de Monsieur Saligny qui sera reprise par l’ex Docteur en pharmacie Bachir Thaminy, et finalement cédée à Madame Larak F. Une pharmacienne installée ici, en 1975 et qui y demeure à ce jour.
Contrairement à la première, la seconde habite Kouba et appartient à une vieille et riche famille de vieux notables musulmans, aux origines turques. Une famille issue, disait-on, de la petite bourgeoisie algérienne et élevée dans le pur cocon de la francophonie.
Chaque matin, une voiture conduite par un vieux monsieur, la dépose à la hauteur du square « Coquille ».
Un côté naturel auquel s’ajoute un bel air dégagé que l’on reconnaît à travers une démarche sereine et pleine d’assurance.
Ce goût profond pour le vêtement de marque, ensemble pantalon ou tailleur féminin, chemise bouffante, écharpe blanche ou grise jetée autour du cou, cravate en cuir, fine, courte, et blanche, soulier noir à bout carré… qu’elle accompagne d’une belle coiffure de collégienne, nous renseigne sur le train de vie  cossu de cette demoiselle sage et de bonne famille.
Un chic romantique qui sied à ces demoiselles et que l’on retrouve fréquemment dans les rallyes mondains.
Cette fille d’honneur au charme pétillant, disposait d’une grande longueur d’avance sur son temps. Un idéal, qu’elle préfère investir dans la recherche médicale.
Un sang Delalande, disait-on, à propos de cette dernière, pur rejeton d’une saga d’aristocrate. Une riche famille d’industriels qui, croit-on savoir, résidait dans les quartiers chics de Telemly.
Un visage imprégné de tâches de rousseur, une chevelure rousse, fine et élastique, une démarche fragile et mesurée et une grâce naturelle que l’on retrouve uniquement dans les pays anglo-saxons.
Chaque matin, elle se rendait à son travail à bord d’une voiture de sport italienne, qu’elle garait aux abords du siège des laboratoires. A ses côtés, posés sur la banquette avant, un cartable et une paire de gants noirs qu’elle récupère aussitôt à sa descente. Elle arpentait ensuite ce large couloir de l’Oued-Kniss, qui la relie directement à son lieu de travail. Quelquefois, comme pour échapper probablement à ce train de vie  luxueux, elle se faisait raccompagner par un proche parent, qui la dépose au niveau même du 53, rue de Polignac*. Vêtue d’une mini jupe* plissée blanche, une chemise blanche, une veste bleue, elle en profitait, sitôt à terre, pour faire quelques achats, menus accessoires du matin (presse, cigarette, friandises…) chez Djillali le buraliste du coin. Elle n’hésitait pas « en grande dame » à répondre par un simple bonjour à ceux qui, fascinés par ses belles jambes et son physique de belle femme la gratifiaient d’un bonjour dans l’espoir d’en obtenir davantage.
La grâce et la douceur enveloppent cette demoiselle qui respire un bel art de vivre.
Un style Delalande qui brille au dehors par son éclat.
On raconte que les 3D figuraient dans le palmarès du tableau de chasse des « jeunes loups ».

Vieille mémoire des années 60.

DE POLIGNAC : On est tout près, de l’ex atelier de vulcanisation des frères Moh et Achour, et à deux pas de l’ex atelier de tôlerie pour carrosserie de Souaber. Enfin, pour mieux dire, on est en face de l’ex local des peaux et cuir d’Alfred Borgeaud.
MINI JUPE : Une mini jupe plissée ou écossaise. Cette demoiselle « traîne » avec elle un goût préféré pour ce type de vêtement, qui lui sied à merveille.

On citera pour la circonstance, le rôle actif de ces laboratoires pharmaceutiques, installés en France, titulaires d’une licence d’exportation de produits médicamenteux à travers toutes les colonies et protectorats français, et dont  l’activité fut fort reconnue dans les milieux de l’industrie pharmaceutique de l’entre-deux guerres.

Laboratoires du Chenanthol (Travaux de la « Rockefeller Foundation ») Epernay Marne
Laboratoires Elsse                              Fontaine          Isère
Laboratoires du Dr Zizine                  24,26 rue de Fécamp    Paris XIIe
Laboratoires Leconte             7, rue des petits carreaux     Paris 2ème
Laboratoires du Dr Lavoué                Rennes
Laboratoires du Dr Licardy               38, bd Bourlon            Neuilly-sur-Seine
Laboratoires G. Boulet                      14, rue Eugène Delacroix                  Paris 16ème
Produits          F. Hoffmann – la Roche et Cie         10, rue Crillon            Paris
Laboratoires    Marinier                      23, rue Ballu               Paris
Laboratoires Ranque et Senez           16, rue Dragon           Marseille
Laboratoires Salantale                       Strasbourg
Laboratoires du Dr J.P Clary  72, avenue Kléber      Paris 16ème
Laboratoires Genevrier                      2, rue du Débarcadère            Paris
Laboratoires Camuset                        16, rue Ernest-Rousselle        Paris
Laboratoires Fluxine              Villefranche-sur-Saône          Rhône
Laboratoires Beytout             12, bd Saint Martin                 Paris
Laboratoires L. Ferancq                     36, 46 avenue de Metz           Romainville
Laboratoires Odinot                          21, rue Violet Paris
Laboratoires de l’Orcalcine    E. Roche         9, rue de la Platrière   Lyon
Laboratoires Lait Gloria                    36, bd de Courcelles  Paris 17ème

Laboratoires Nestlé                            … rue Charras            Alger

19.      LE MUSEE DES BEAUX-ARTS DU HAMMA                            
photo prise le 02/01/2014


Un haut-lieu de la culture et de l’art classique. Il abrite une riche collection publique, antiquités orientales, égyptiennes, grecques et romaines. On y retrouve également une grande variété de peinture, de sculpture, de monnaie, et de différents objets d’art du bassin méditerranéen.
On évoquera par la même occasion, le cas de cette porte d’entrée, gigantesque objet d’art dotée de l’inscription 1865, qui sera démontée et remplacée par un habillage en menuiserie aluminium, et remise gracieusement au personnel de l’entreprise … qui eut à exécuter des travaux de rénovation, à l’intérieur du musée des beaux-arts.
De musée des beaux-arts, il passera ainsi au « musée des "arts-beaux" ».

20.      LA PAROISSE DU CHEMIN VAUBAN –I-                                
  photo prise le 02/01/2014


« Les portes du Seigneur sont toujours ouvertes, mon fils » disait l’abbé Lecoq. Il est vrai, que les portes, et même les fenêtres sont toujours ouvertes, et elles le demeurent … et pour l’éternité. C’est ici, que les femmes se retrouvent plein d’entrain, pour la messe du dimanche matin, tant attendue. En attendant, les hommes se donnent rendez-vous au café des arcades pour un léger coup, ou pour aborder une partie de pétanque au square Coquille, ou regarder une partie de basket-ball au stade du J.U.D.B.

« … arrêtes-toi Marie-Madeleine » ne cessait d’implorer le ciel, Adamo.