11. LE JARDIN
D’ESSAIS DU HAMMA - LE RUISSEAU -III-
photo prise le 02/01/2014
Privé
de fonds financiers mais doté d’une équipe capable de prendre les
choses en main, le jardin d’essais devra attendre tout de même le
feu vert du chef de l’Etat, pour que ce dernier daigne enfin dégager
une enveloppe financière, et permettre la renaissance du jardin d’essais.
On parlera et pour toujours,
du triste calvaire enduré, par les trois derniers pensionnaires de l’époque
coloniale, qui affronteront et à eux seuls, le destin cruel du mal de vivre.
Claustrés dans cet univers
carcéral qui leur est étranger, privés de leurs instincts de prédateurs tant
redoutés, « castrés » par la bêtise humaine, et condamnés à dépérir,
nos 3 compagnons n’auront jamais goûté le cloaque d'une femelle, ni connu
les bienfaits d’un équilibre moral parfait.
On évoquera le cas de Cro-cro le
crocodile, dont on entendra les vagissements au loin, et qui, passera sa vie,
hors de lui, car privé d’une compagne. On parlera également de Victor le
lion, qui, en dépit de ses rugissements féroces, passera lui aussi, sa vie loin
d’une femelle. Et finalement, de Hector, le Condor des
Andes ramené croit-on savoir du Pérou, via Paris,
par Joseph d’Ange, en 1901, et qui, malgré ses jérémiades
plaintives, ressentira toute sa vie, le manque d’une soupape de sécurité.
Hector, y perdit, hélas, un œil, faute de soins adéquats, et
demeure seul enfermé dans la cage de la ménagerie. Il ne pouvait plus, compte
tenu de son âge très avancé, effectuer tout comme ses semblables, le
déplacement vers le parc zoologique de Ben-aknoun.
Hector y rendit l’âme, il y’a près de 5 ans, à l’âge de 110
ans.
12. L’EX ECOLE
D’HORTICULTURE DU JARDIN D’ESSAIS DU HAMMA – LE RUISSEAU
photo prise le 02/01/2014
Ci-gît l’ex école d’horticulture du
jardin d’essai du Hamma, digne fleuron de la floriculture du bassin
méditerranéen.
C’est ici, derrière ce lampion, au-delà de
ces grilles, que repose en paix, sous les décombres, les restes de la dépouille
mortelle de l’ex école d’horticulture.
Ebranlée par les lourdes secousses
telluriques du séisme du mois de mai 2003, l’ex école d’horticulture présentera,
durant plus de 6 ans, les stigmates de la maladie de Parkinson dont elle
décèdera avec … (fissures, crevasses, lézardes, tremblements …)
L’ex école d’horticulture, un haut
fait d’armes, une vaste encyclopédie naturaliste, une riche classification
végétale et botanique où viennent se greffer plantes, flores, papillons, insectes,
faunes …
On croit savoir que jamais artère, n’aura
été aussi belle, que le fut cette longue avenue, qui mène directement au Hamma.
Fondée en 1913, « décédée » en
2006, l’école d’horticulture n’aura vécu que 93 ans.
13. L’INSTITUT
PASTEUR DU RUISSEAU –I-
photo
prise le 02/01/2014
A la limite d’un petit massif forestier, légèrement dissimulé derrière
un pâté de vieilles maisons, à l’ombre de ce beau quartier du Mont-Fleury,
l’Institut Pasteur savoure paisiblement la sérénité des vieux et des
beaux jours.
Jadis, tard le soir, on y respirait le parfum des fleurs et l’odeur des
essences séculaires.
Un merveilleux cadre de verdure entouré de hauts lieux paysagers et
historiques …
14. L’INSTITUT
PASTEUR DU RUISSEAU -II-
photo
prise le 02/01/2014
A l’intérieur de cette grande cour, on est séduit par le calme apaisant
du cadre, où dominent vers le bas, le charme féerique du jardin d’essais
et légèrement plus haut la beauté des collines verdoyantes et boisées des
hauteurs du Mont-Fleury.
A deux pas, de cette voiture garée en cet endroit, se trouvait la porte
d’entrée, qui menait tout droit vers la salle de soins de l’Institut Pasteur.
Elle changera d’emplacement, et trouvera refuge une cinquantaine de mètres plus
haut (non visible sur la photo).
L’Institut Pasteur quittera le Ruisseau, pour s’établir à Chéragas
et à Delly-brahim, non sans emporter avec lui, toute sa panoplie de
grand-maître (bilans, explorations …). Il ne laissera choir au Ruisseau,
qu’un menu accessoire de vieux routier (vaccins, sérums, produits biologiques
…).
15. L’INSTITUT
PASTEUR DU RUISSEAU –III-
photo
prise le 02/01/2014
A l’orée d’un petit amont, cerné par une
vieille végétation feuillue, se dresse le siège de l’honorable Institut
Pasteur.
Un site qui appartenait jadis au Jardin
d’essais, bien avant l’avènement de l’Institut Pasteur, en ce lieu.
On y accède docilement, par un long chemin,
appelé jadis, rue du Dr André Laveran. Y sera érigée en cet
endroit même, une station de téléphérique -partie basse- qui assure le lien
avec l’autre station -partie haute- implantée, sur les hauteurs du Sanctuaire
du martyr.
vieille mémoire des années 60
On parlera de ces grandes têtes d’affiche de la médecine de l’époque des
années 30, membres collaborateurs à l’Institut Pasteur, titulaires d’une chaire
d’enseignement à l’université d’Alger et dans la métropole, et dont les travaux
de recherche médicale ont considérablement influencé la médecine de l’entre
deux-guerres.
-
Ch. Achard : Professeur de clinique médicale à la faculté
de médecine de Paris, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie
des sciences.
-
J. Montpellier : Professeur d’anatomie pathologique à la
faculté de médecine d’Alger.
-
P. Lombard : Professeur de clinique chirurgicale infantile et
d’orthopédie à la faculté de médecine d’Alger.
-
J. Lebon : Professeur de thérapeutique à la faculté de
médecine d’Alger, médecin des hôpitaux.
-
A. Porot : Professeur de clinique psychiatrique à la faculté
de médecine d’Alger.
-
Etienne Cabanes : Professeur de clinique gynécologique à la
faculté de médecine d’Alger. Chirurgien des hôpitaux.
-
H. Bonnin : Professeur de médecine coloniale et clinique des
maladies exotiques.
-
Le Roy Des Barres : Directeur de l’école de médecine d’Hanoï.
-
Remlinger : Directeur de l’Institut Pasteur de Tanger.
-
M. Blanchard : Médecin-général, Inspecteur général du service de
santé des colonies.
-
E. Gobert : Directeur de l’Hygiène et de la Santé publique en Tunisie.
-
L. F. Duguet : Médecin-général, Professeur à l’hôpital du Val-de-Grâce.
Inspecteur général du Conseil sanitaire maritime et quarantenaire d’Egypte.
-
R. Leriche : Professeur à la faculté de médecine de Strasbourg.
-
Fontoynont : Ancien directeur de l’Ecole de médecine de Tananarive.
A.
Desgrez : Professeur à la faculté de Paris, membre
de l’Institut et de l’Académie de médecine.
16. LES EX
LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -I-
photo prise le 02/01/2014
Tout le charme d’une maison de notable
chargée d’une vieille mémoire, qui ressurgit cette fois, pour nous raconter la
légende inachevée de la saga des Dalalande.
Un pavillon de style classique, pur modèle
des années 20, oubliée à la lisière de la forêt Messoussi, où
subsistaient naguère, la douceur de vivre et la sérénité des beaux jours.
Les laboratoires Delalande seront
absorbés par l’Institut Pasteur Algérie, qui en fit un centre médical de
soins et d’analyses pour tuberculeux.
Son emplacement, ici, en cet endroit, lui
confère une très belle vue, sur une légère partie de l’artère de Polignac,
actuelle rue des fusillés du 17 mai 1957…
Vieille
mémoire des années 60.
17. LES EX
LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -II-
photo prise le 02/01/2014
C’est ici, en ce lieu, qu’officiaient,
celles que l’on appelait les « 3D ». Fallait-il dire, Dames,
Demoiselles, ou Delalande ?il s’agit en fait, de belles, très
belles demoiselles, à l’allure très classique, qui exerçaient en qualité de
spécialistes en analyses biologiques, de préparatrices en pharmacie, de
laborantines … dans les ex laboratoires Delalande…
vieille
mémoire des années 60.
18. LES EX
LABORATOIRES DELALANDE DU « RUISSEAU » -III-
photo prise le 02/01/2014
Très belles, très charmantes, et très
élégantes avec toute la classe et la grâce féminines, que l’on reconnaît aux
femmes de l’époque, les « 3D » incarnaient merveilleusement le
type de femmes distinguées que l’on voyait, dans les années 60, dans les films
d’Alfred Hitchcock. Il est vrai, que lorsqu’elles empruntaient le Ruisseau,
de l’arrêt du bus, qui fait face à CAUVIN-YVOSE, au carrefour de Polignac,
les ruisséens observaient cinq minutes de silence, lors de leur passage, par
respect à la beauté et au charme féminins.
On remarque sur la photo, la présence d’un
véhicule transporteur garé non loin du marché des œuvres d’art de l’Oued-Kniss,
et qui demeure dans l’attente d’obtenir les bonnes grâces d’un client.
Cette haie de cornières métalliques placée
derrière la Maison Ricard, est destinée à protéger les plates-bandes des
magasins de l’ex usine Blanc ou SO.NA.CO.ME démolie, il y’a près
de 3 ans.
vieille mémoire des années 60.
QUI SONT LES 3D ?
Le soir, à sa sortie du travail,
cette dame qui habitait Belcourt, se rendait souvent vers la pharmacie*
ex Bachir Thaminy, pour y prendre notes et conseils auprès de ce
monsieur, de teint brun, pharmacien vendeur, hautement qualifié dans le domaine
pharmaceutique, et lui-même originaire de Belcourt .
Une taille moyenne, un corps assez fort, et visiblement bien enveloppé
dans un tailleur strict et bien coupé, des cheveux noirs corbeaux fortement
noués en arrière en forme d’une queue de
cheval, coiffure fort appréciée à cette époque, font apparaître le visage pur et éclatant d’une femme du
monde.
Des souliers à talons noirs qui résonnent fortement sur le sol, comme
pour y laisser des traces sur son passage, et attester de sa présence. Une
légère note de parfum qu’elle laisse traîner derrière elle, et qui vous coupe
le souffle marquent l’envie forte chez cette femme de caractère de vouloir
percer haut et fort.
Un style Delalande, où recherche médicale rime avec élégance.
PHARMACIE : il s’agit de l’ex officine de Monsieur Saligny
qui sera reprise par l’ex Docteur en pharmacie Bachir Thaminy, et
finalement cédée à Madame Larak F. Une pharmacienne installée ici, en
1975 et qui y demeure à ce jour.
Contrairement à la première, la seconde habite Kouba
et appartient à une vieille et riche famille de vieux notables musulmans, aux
origines turques. Une famille issue, disait-on, de la petite bourgeoisie
algérienne et élevée dans le pur cocon de la francophonie.
Chaque matin, une voiture conduite par un vieux
monsieur, la dépose à la hauteur du square « Coquille ».
Un côté naturel auquel s’ajoute un bel air dégagé que
l’on reconnaît à travers une démarche sereine et pleine d’assurance.
Ce goût profond pour le vêtement de marque, ensemble pantalon ou
tailleur féminin, chemise bouffante, écharpe blanche ou grise jetée autour du
cou, cravate en cuir, fine, courte, et blanche, soulier noir à bout carré…
qu’elle accompagne d’une belle coiffure de collégienne, nous renseigne sur le
train de vie cossu de cette demoiselle
sage et de bonne famille.
Un chic romantique qui sied à ces demoiselles et que
l’on retrouve fréquemment dans les rallyes mondains.
Cette fille d’honneur au charme pétillant, disposait
d’une grande longueur d’avance sur son temps. Un idéal, qu’elle préfère
investir dans la recherche médicale.
Un sang Delalande, disait-on, à propos de cette
dernière, pur rejeton d’une saga d’aristocrate. Une riche famille d’industriels
qui, croit-on savoir, résidait dans les quartiers chics de Telemly.
Un visage imprégné de tâches de rousseur, une
chevelure rousse, fine et élastique, une démarche fragile et mesurée et une
grâce naturelle que l’on retrouve uniquement dans les pays anglo-saxons.
Chaque matin, elle se rendait à son travail à bord d’une voiture de
sport italienne, qu’elle garait aux abords du siège des laboratoires. A ses
côtés, posés sur la banquette avant, un cartable et une paire de gants noirs qu’elle
récupère aussitôt à sa descente. Elle arpentait ensuite ce large couloir de l’Oued-Kniss,
qui la relie directement à son lieu de travail. Quelquefois, comme pour
échapper probablement à ce train de vie
luxueux, elle se faisait raccompagner par un proche parent, qui la
dépose au niveau même du 53, rue de Polignac*. Vêtue d’une mini jupe*
plissée blanche, une chemise blanche, une veste bleue, elle en profitait, sitôt
à terre, pour faire quelques achats, menus accessoires du matin (presse,
cigarette, friandises…) chez Djillali le buraliste du coin. Elle
n’hésitait pas « en grande dame » à répondre par un simple bonjour à
ceux qui, fascinés par ses belles jambes et son physique de belle femme la gratifiaient
d’un bonjour dans l’espoir d’en obtenir davantage.
La grâce et la douceur enveloppent cette demoiselle qui respire un bel
art de vivre.
Un style Delalande qui brille au dehors par son éclat.
On raconte que les 3D figuraient dans le palmarès du tableau de
chasse des « jeunes loups ».
Vieille mémoire des années 60.
DE POLIGNAC : On est tout près, de l’ex atelier de vulcanisation des frères Moh
et Achour, et à deux pas de l’ex atelier de tôlerie pour carrosserie de Souaber.
Enfin, pour mieux dire, on est en face de l’ex local des peaux et cuir d’Alfred
Borgeaud.
MINI JUPE : Une mini jupe plissée ou écossaise. Cette demoiselle
« traîne » avec elle un goût préféré pour ce type de vêtement, qui
lui sied à merveille.
On citera pour la circonstance, le rôle
actif de ces laboratoires pharmaceutiques, installés en France, titulaires
d’une licence d’exportation de produits médicamenteux à travers toutes les
colonies et protectorats français, et dont
l’activité fut fort reconnue dans les milieux de l’industrie
pharmaceutique de l’entre-deux guerres.
Laboratoires du Chenanthol (Travaux de la « Rockefeller
Foundation ») Epernay Marne
Laboratoires Elsse Fontaine Isère
Laboratoires du Dr Zizine 24,26
rue de Fécamp Paris XIIe
Laboratoires Leconte 7,
rue des petits carreaux Paris 2ème
Laboratoires du Dr Lavoué Rennes
Laboratoires du Dr Licardy 38,
bd Bourlon Neuilly-sur-Seine
Laboratoires G. Boulet 14,
rue Eugène Delacroix Paris
16ème
Produits F. Hoffmann – la
Roche et Cie 10, rue Crillon Paris
Laboratoires Marinier 23, rue Ballu Paris
Laboratoires Ranque et Senez 16,
rue Dragon Marseille
Laboratoires Salantale Strasbourg
Laboratoires du Dr J.P Clary 72,
avenue Kléber Paris 16ème
Laboratoires Genevrier 2,
rue du Débarcadère Paris
Laboratoires Camuset 16,
rue Ernest-Rousselle Paris
Laboratoires Fluxine Villefranche-sur-Saône Rhône
Laboratoires Beytout 12,
bd Saint Martin Paris
Laboratoires L. Ferancq 36,
46 avenue de Metz Romainville
Laboratoires Odinot 21,
rue Violet Paris
Laboratoires de l’Orcalcine E.
Roche 9, rue de la Platrière Lyon
Laboratoires Lait Gloria 36,
bd de Courcelles Paris 17ème
Laboratoires Nestlé …
rue Charras Alger
19. LE MUSEE DES
BEAUX-ARTS DU HAMMA
photo
prise le 02/01/2014
Un haut-lieu de la culture et de l’art
classique. Il abrite une riche collection publique, antiquités orientales,
égyptiennes, grecques et romaines. On y retrouve également une grande variété
de peinture, de sculpture, de monnaie, et de différents objets d’art du bassin
méditerranéen.
On évoquera par la même occasion, le cas de
cette porte d’entrée, gigantesque objet d’art dotée de l’inscription 1865,
qui sera démontée et remplacée par un habillage en menuiserie aluminium, et
remise gracieusement au personnel de l’entreprise … qui eut à exécuter des
travaux de rénovation, à l’intérieur du musée des beaux-arts.
De musée des beaux-arts, il passera
ainsi au « musée des "arts-beaux" ».
20. LA PAROISSE
DU CHEMIN VAUBAN –I-
photo
prise le 02/01/2014
« Les portes du Seigneur sont toujours ouvertes, mon fils »
disait l’abbé Lecoq. Il est vrai, que les portes, et même les fenêtres
sont toujours ouvertes, et elles le demeurent … et pour l’éternité. C’est ici,
que les femmes se retrouvent plein d’entrain, pour la messe du dimanche matin,
tant attendue. En attendant, les hommes se donnent rendez-vous au café des
arcades pour un léger coup, ou pour aborder une partie de pétanque au square
Coquille, ou regarder une partie de basket-ball au stade du J.U.D.B.
« … arrêtes-toi Marie-Madeleine » ne cessait d’implorer le ciel, Adamo.