21. LA PAROISSE
DU CHEMIN VAUBAN –II-
On distingue à la hauteur de l’entrée de la
paroisse, une plaque, sur laquelle on y lit l’inscription suivante : rue
des fusillés. On remarque également sur la photo, la présence d’un
vagabond, qui semble en faire de cet endroit, un lieu de prédilection. Faisons
le lien, et voyons où se situe la différence, avec ceux que l’on voit adossés,
il y’a près d’un siècle, au pied du mur de l’ex café des arcades. (Voir
photo n° 35- 1ère partie)
Ce fut non loin d’ici, et sous la
bénédiction de Vauban, que Gui Gui et Dahmane R. jetteront
le grappin, sur 3 belles jordaniennes de confession chrétienne, qui y
séjourneront à l’église, et qui, finiront « en toute beauté » par
prendre le train vers Annaba ex Bône.
Vieille mémoire des années 60.
GUI GUI : Un casanova de la première heure, et fervent adepte de l’école « ma bohème ».
Ce « jeune loup » habitait la rue Ampère aux Oasis.
Ce « jeune loup » habitait la rue Ampère aux Oasis.
DAHMANE R. : Un play boy de l’époque, formé dans les bras des « jeunes loups » ruisséens. Dahmane quittera le Ruisseau en 70, et rejoindra son frère Alliouet, le sosie d’Enrico Macias, installé déjà, à Londres, et passera sa vie choyé dans les faubourgs de Londres. Dahmane résidait en ces années 60, chez son frère Yahia, à l’intérieur même de la banque de la monnaie.
Après tant d’années de longue absence, je domine cette fois de face,
l’école de garçons
La Corderie. Que d’émotions ! Que d’émotions ! A ma grande surprise, le gardien de l’école se présente vers nous, et nous invite à visiter l’intérieur de l’école.
La Corderie. Que d’émotions ! Que d’émotions ! A ma grande surprise, le gardien de l’école se présente vers nous, et nous invite à visiter l’intérieur de l’école.
Je n’y crois pas … Je n’en reviens pas. C’est vraiment inattendu. Une
surprise, auquelle je ne m’étais pas préparé. Je m’arrête … mes jambes me font
mal. Je parvins difficilement à contenir ma joie, une fois à l’intérieur de la
cour. Je reste quelques minutes, devant le pas de l’entrée de la cour. Je
n’avance pas. Je préfère reculer. Sentant venir quelque chose, il me propose de
monter les marches, afin de mieux visiter les classes. Je refuse poliment … Je
refuse avec un sourire cordial. Il avait compris … en voyant mon visage. Je le
remercie du fond du cœur.
Je m’empresse de quitter l’école. Je le remercie, encore une fois du
fond du cœur. Et dire, que mon absence approche un demi-siècle. Mon Dieu !
Mon Dieu !
« J’ai vu sur son visage, de grosses larmes qui coulaient »
disait la chanson.
23. LE MARCHÉ
COUVERT DE LA RUE DU REVOIL -LE RUISSEAU
On remarque sur la photo, la porte métallique dotée de plusieurs battants du marché de la rue du Revoil, qui s’avère cette fois trop
exigu, pour pouvoir y contenir tous les étals. Une petite pomme coupée en
mille morceaux, pour essayer de satisfaire tout le monde, et permettre à chacun,
d’en bénéficier d’un carreau.
Blindé, barricadé, cadenassé, pour
éviter les vols, disparitions, ou autres … le marché couvert de la rue du
Revoil, donne l’apparence d’une nouvelle fortification à la Vauban,
pardon, à la Revoil.
Il fut, en ces années 60, le marché des
fruits et légumes et même des primeurs le plus en vue du secteur ruisséen. On y
venait de partout, pour s’approvisionner en ce lieu, en ces journées de samedis
et dimanches.
Le Ruisseau, disposait également de
petits carreaux, au niveau de l’Oued-Kniss, et offrait aux riverains, un
étalage de bonne qualité, et à tout moment.
Rares, furent les villes dotées d’un marché
couvert, à l’exception du marché de Clauzel, de Meissonnier, du Golf,
de Kouba, de Hussein-Dey … le Ruisseau peut s’enorgueillir.
vieille mémoire des années 60.
24. L’EX
BOULANGERIE « LA DUCHESSE » DE Mr LIGUORI -I-
Ici, on y vendait le meilleur pain et la
meilleure pâtisserie de tout le Ruisseau. Rond, chaud et croustillant,
c’est le pain du père Liguori, le maître incontesté du pétrin disait-on,
naguère au Ruisseau.
Une simplicité sans pareille, un sourire
qui ne le quitte presque jamais, une générosité timide, et qui va droit au
cœur, c’est ainsi, que l’on qualifiait Mr Kaoua, l’ex
propriétaire ou l’après Liguori, de l’ex boulangerie La Duchesse. Mme
La Duchesse qui passera son temps à courir le guilledou, sur les
terres ruisséennes, ira se jeter, cette fois, dans les bras d’un nouveau venu,
qui lui attribuera le titre de « La Renaissance ».
vieille
mémoire des années 60.
25. L’EX
BOULANGERIE « LA DUCHESSE » DE Mr LIGUORI-II-
Elle fut en son temps et en son honneur, la
boulangerie la plus huppée, du Tout Ruisseau. Elle sera reprise, et durant
de longues années par Mr Kaoua, qui finira par donner son
congé à Mme
La Duchesse . Le vieux Kaoua laissera tomber
également, et dans la même année, son ex boulangerie installée à Belcourt,
et mitoyenne à l’ex cinéma Le Musset.
Une boulangerie, où le nom de Mme
Ferrat, résonnait si fort et si loin. Mme Ferrat, c’est
aussi cette spécialité préparée avec le plus grand soin, si chère et si appréciée par les
algérois, et qui porte le nom de karantika.
Un lien de sang unit le Kaoua du Ruisseau à cet autre Kaoua de Aïn-Taya,
originaire tout comme le premier de Médéa. Ce dernier, ex facteur,
fort connu et fort apprécié dans le milieu colonial de Aïn-Taya des
années 20, aura traîné longtemps avec lui la sacoche en bandoulière aux côtés
de ses fidèles amis, Bru « le borgne » et Charles Alessandre
dit « Charlot » eux aussi facteurs. Kaoua décéda un dimanche 05 novembre 1966 à l’âge de
67 ans.
ALESSANDRE :
Et non Alexandre, natif de la Corse, Alessandre fut, disait-on, un anticolonialiste
acharné.
26. L’EX MAISON
RICARD DE LA RUE DE POLIGNAC « LE RUISSEAU »
On comprend l’enthousiasme qui anime ces deux jeunes hommes « Ouled-el-bled »
ou « enfants du pays », à vouloir poser une dernière fois
devant la porte d’entrée de l’ex Maison Ricard.
Ce petit bout de terre, qui s’étend de l’ex usine Blanc,
jusqu’aux confins arrières des chalets de la banque de prêt sur gages,
marque la limite territoriale entre le Ruisseau et la ville de Kouba.
(Un
temps pluvieux avec en prime l’objectif du portable imbibé d’eau.)
27. L’EX MAISON
RICARD DE LA RUE DE POLIGNAC « LE RUISSEAU »
Une photo qui n’a rien d’originale, ni
d’insolite, ni même de surprenant. Elle représente, pour la dernière fois, le
mur de l’ex Maison Ricard du Ruisseau jeté à terre.
On « aperçoit » mal, ou pas du
tout, à la gauche de la photo un terrain vague, qui fut jadis, un vaste
entrepôt de conservation de bouteilles de liqueurs. C’est ici, que l’on y déposait
pour quelques heures, ou quelques jours seulement, les bouteilles de Ricard
avant leur enlèvement. Ils y venaient prendre un peu d’air frais, disait-on à l’époque.
Au milieu de ce gravats, on y « distingue » la cour de l’ex Maison
Ricard. A la droite de la photo, les ateliers où se faisait la préparation
des liqueurs. De l’autre côté, à l’ombre de cette végétation hirsute, le siège,
non visible, sur la photo, de l’ex Maison Ricard. Il regroupait en ce
temps-là, le service administratif, les achats ventes, et les finances.
Derrière le photographe, l’ex usine Blanc qui portera peu après 1962 la
dénomination de C.A.P.M.A* et qui une fois démolie, deviendra
un parking informel de stationnement de voitures.
vieille mémoire des années 60.
C.A.P.M.A : Compagnie Algérienne de Pompes et de Moteurs Agricoles.
28. LA STATION DE TRAMWAY DU
« RUISSEAU »
Une œuvre de première et grande nouveauté
pour le transport urbain au Ruisseau et à Alger. On y distingue sur la photo l’emplacement
de la station de tramway du Ruisseau. C’est ici, que s’effectuent le point de
départ et d’arrivée du premier tronçon, qui relie le Ruisseau à Dergana, petite localité rattachée à l’ex Fort-de-l’Eau actuel Bordj-el-Kiffan.
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